« Rémi, présent, ni oubli ni pardon ! », retour sur la manifestation du 28 octobre à Montpellier.

28OCTOBRE-RASSEMBLEMENT Ce mardi 28 octobre à Montpellier, à 19h30, près de 400 personnes, dont les militantes et militants du SCALP – No Pasaran 34, se sont rassemblées devant la préfecture afin d’exprimer leur colère et leur incompréhension suite à la mort d’un militant de la ZAD du Testet (81) au cours d’une violente répression policière. Rémi, 21 ans a reçu l’une des nombreuses grenades offensives (dites « de désencerclement ») tirées par les flics. Depuis plusieurs années, la répression d’État face à celles et ceux qui contestent son ordre se fait de plus en plus brutale. Désormais, après avoir blessé et mutilé, elle se fait meurtrière.

28OCTOBRE-MANIFESTATIONAprès avoir lu le texte d’appel du rassemblement, le rassemblement s’est mué en une longue manifestation sauvage, sous les slogans « Rémi, présent, ni oubli ni pardon ! », « Pas de barrage sur un cadavre ! », « la police réprime, la police mutile, la police assassine ! », ou encore « violences policières, riposte prolétaire ! ». Cette marche déterminée à travers le centre-ville a duré près de deux heures, sans présence policière visible, le résultat des consignes de la préfecture de Montpellier, qui semble parier sur un essoufflement du mouvement sur la durée.

Mais, comme le disent les camarades de la ZAD de Notre-Dame-Des Landes, nous ne les laisserons pas nous tuer avec leurs armes dites «non létales ». Réagissons avec force pour qu’il y ait un avant et un après cette mort. Affirmons plus fort que jamais notre solidarité avec toutes celles et ceux qui luttent au Testet et ailleurs contre leurs projets guidés par les logiques de contrôle et de profit, barrage de Sivens mais aussi avec toutes celles et ceux qui tombent plus silencieusement sous les coups de la répression partout ailleurs.

Nous ne nous laisserons ni diviser ni paralyser par la peur. Nous continuerons à vivre et lutter sur les espaces qu’ils rêvent d’anéantir, et à leur faire obstacle !

SCALP – No Pasaran 34.

2 réponses à “« Rémi, présent, ni oubli ni pardon ! », retour sur la manifestation du 28 octobre à Montpellier.

  1. le detournement de l A9 ! « 3 » enquetes publique defavorable et Vinci qui finance mr grad senateur maire de Castelnau investigateur du projet et soutenu par la filiale en campagne …… Et bientôt la nlle gare
    on a du Taf !

  2. http://grenoble.indymedia.org/2014-10-27-Un-mort-a-la-Zad-du-Testet-Et

    Samedi soir, sur le chantier du barrage de Sivens, aux alentours de 2h du matin, Rémi est mort. Pour ceux qui ont été présents ces six derniers mois au Testet, pour ceux qui ont été des batailles de la ZAD de Notre-Dame-Des-Landes, pour ceux qui au moins une fois se sont retrouvés face à une ligne de flics, une évidence s’impose : ni bavures, ni « mort suspecte », nous parlons ici d’assassinat.

    Samedi soir, Rémi est mort après une longue journée d’affrontements. La veille, des opposants ont mis en fuite les vigiles du chantier, parvenant à reprendre du terrain et à détruire par le feu ce qui restait encore sur le chantier. Le lendemain, les gendarmes mobiles sont revenus protéger un parking désormais vide. Alors que la mort de Rémi a été constatée à 2h du matin par les pompiers, les gendarmes ont continué à tirer sur les manifestants jusqu’au petit matin. Contrairement à ce que dit la presse, de nombreux blessés ont été soignés par nos propres moyens sur la ZAD. Au cours de ce week-end, la gendarmerie n’a pas hésité à viser la tête à coup de flash-balls et à faire des tirs tendus de lacrymogènes et de grenades assourdissantes. Pendant toutes ces semaines d’occupation militaire, les gendarmes ont constamment éclaté des opposants, multiplié les coups tordus. Dimanche soir, à Gaillac, lors du premier rassemblement, après l’annonce de la mort de Rémi et alors que tout laissait à penser qu’ils se feraient discrets, ces mêmes gendarmes ont chargé et dispersé les gens avec véhémence.

    Ce qui est arrivé à Rémi aurait pu arriver à n’importe lequel d’entre nous, ici ou ailleurs. À n’importe qui d’un peu déterminé ce jour-là et qui mettait en actes son refus. Un jeune homme est mort, qu’il soit « pacifiste » ou « radical », cela importe peu. Samedi soir, il était sur cette colline contre la zone militarisée, pour faire reculer les flics et les machines.

    Dimanche soir, on a entendu que Rémi était pacifiste, que les gens qui participaient aux affrontements étaient anarchistes. De telles affirmations sont insupportables. Dire ça, c’est entretenir de vielles divisions et faire le jeu du maintien de l’ordre. La force de mouvements et de luttes comme le No-Tav en Italie, la ZAD de Notre-Dame ou autres, c’est d’avoir su justement regrouper en leur sein des pratiques qui, au lieu de s’opposer, se complètent et peuvent s’associer pour aller vers des victoires sensibles et matérielles. L’intelligence de la lutte, c’est de transformer ce qui apparaît trop souvent comme clivages et divergences rigides en tensions questionables et requestionnables permettant de grandir ensemble. Savoir faire force de la multitude des pratiques.

    L’idée d’une Zone à Défendre se nourrit de ce qui vient d’ailleurs, d’où la bêtise de phrases comme « mais vous n’êtes pas d’ici », « on ne vous a jamais vu ». Sans soutien massif, la ZAD de Notre-Dame-des-Landes n’aurait jamais pu faire face aux flics et aux machines. La ZAD du Testet, comme les autres, n’est pas seulement une question locale, elle porte une idée de la vie en lutte contre la gouvernance, contre l’aménagement du territoire, contre l’existence-même de la police.

    Ce qu’il convient maintenant de penser, c’est comment répondre.

    Quand Alexis se fait tuer par la police en Grèce en 2008, c’est tout un pays qui s’embrase. Quand Zyad et Bouna se font tuer après une course-poursuite avec les flics en 2005, c’est des semaines d’émeutes qui s’enchaînent. Ne pas réagir serait une défaite. Il ne faut surtout pas laisser la peur s’installer et nous réduire à l’impuissance. C’est le devenir de nos vies et de nos luttes qui se joue. Même si le projet s’arrêtait, ou était suspendu provisoirement, il n’y aura pas de victoire aujourd’hui.

    On entend dire : « attention, il ne faut pas se laisser aller à la colère », « il faut garder sa mesure », « le projet va peut-être bientôt être abandonné », etc. Cette pensée de la lutte est insupportable. Une vie vaut plus que l’abandon du projet d’un barrage, il faut le rappeler. La rage qui nous envahit aujourd’hui ne pourra être contenue au nom de calculs gestionnaires et par peur du débordement. On ne va pas réprimer par souci stratégico-médiatique la révolte que cette absence fait monter en nous. Peu importe que nous ayons ou non pris part à la lutte contre le barrage. La réaction qui doit aujourd’hui éclater dépasse très largement son caractère local. Déjà hier des rassemblements ont eu lieu un peu partout en France et cela ne va faire que s’amplifier.

    Peu importe ce que dira l’autopsie. Peu importe ce que diront les médias. La vérité on la connaît déjà, nul besoin d’attendre la leur: les flics ont tué Rémi. Nous ne voulons pas de martyr mais faire en sorte que cette mort nous empêche tout retour en arrière. Se donner les moyens d’être victorieux c’est se ressaisir ensemble de cette situation. En premier lieu en faisant vivre ce qui avait pousser Rémi et des milliers de personnes autour de ces grilles mais aussi en affirmant, par prolongement, notre capacité à faire mouvement.

    Maintenant, partout, organisons nous.

    A la vie.

    A Rémi.

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