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21/03/2019 : Rassemblement antiraciste contre la hausse des frais d’inscription universitaires

A l’appel de l’Union des Etudiants Etrangers de Montpellier, un rassemblement contre la hausse des frais d’inscription pour les étudiants étrangers se tiendra jeudi 21 mars 2019 à 18h sur la place de la Comédie à Montpellier.

Contre la discrimination sociale et raciale, soyons nombreuses et nombreux !

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SCALP / No Pasaran 34
Antifascisme radical et lutte de classes à Montpellier
http://www.scalp34.wordpress.com

(l’évènement facebook du rassemblement : https://www.facebook.com/events/2218773235041733/

Harcèlement sexuel, milice privée, détournement d’argent public, convocations policières : à l’université Paul Valéry, tout est permis ?

Encore une fois, l’université Paul Valéry Montpellier 3 fait parler d’elle, et pas pour le meilleur. On connaissait déjà la volonté inébranlable de la direction de cette université pour imposer au forceps une sélection sociale implacable, que ce soit en Licence l’an dernier comme en Master en 2017. Mais le propre du pouvoir professoral et de la violence institutionnelle, c’est de ne connaitre aucune limite.

Il y a un peu plus d’un an, une responsable de l’université, connue pour vendre à la FNAC des livres « féministes » pour gonfler son compte bancaire, s’illustrait dans la presse locale en encourageant les victimes d’agression sexuelle au sein de l’université à ne pas porter plainte. On apprenait par un communiqué du syndicat des étudiants du campus, le SCUM, que ce sont les étudiants qui ont dénoncé ces propos abjects qui se retrouvent convoqués au commissariat, ce jeudi 31 janvier. Un rassemblement était prévu ce jeudi 31 janvier devant le commissariat de police de la Mosson,  afin de soutenir les « lanceurs d’alertes » que l’université tente de contraindre au silence par la multiplication de plaintes.

Mais coup de théâtre, suite à l’appel à rassemblement lancé par le syndicat étudiant, ce dernier à reçu un coup de téléphone l’informant que la convocation était annulé et que la plainte de la responsable de la « mission égalité de l’université Paul Valéry était classée sans suite. Si c’est assurément, comme l’indique l’association étudiante dans un communiqué, « victoire pour les victimes d’agression et de harcèlement sexuel ainsi que leurs soutiens« , c’est clairement insuffisant, puisque cette personne pourra toujours continuer continuera à profiter du poste qui est le sien pour encourager les victimes à ne pas porter plainte contre leurs agresseurs. La direction de l’université, soutenue par plusieurs associations largement subventionnées, a décidé d’enfoncer le clou lors d’un conseil de la vie universitaire le 05 février : une motion de soutien à la responsable de la mission égalité. Comble de l’ignominie, même les élus du syndicat réformiste et « antisexiste » Solidaires Etudiant-e-s ont soutenu cette responsable, se positionnant encore une fois du côté de la direction de l’université et contre les victimes et leurs soutiens.

Mais l’université Paul Valéry Montpellier 3 ne s’illustre pas uniquement par son soutien à des responsables couvrant des agressions sexuelles.

Le 11 décembre 2018, on apprenait que la milice privée embauchée par la présidence de l’université pour réprimer violemment les étudiants mobilisés au printemps dernier, l’avait été dans de curieuses conditions. Le journal Médiapart a en effet révélé que l’entreprise, proche d’Alexandre Benalla et d’Emmanuel Macron, avait été embauchée par l’intermédiaire de la responsable locale des « Jeunes Avec Macron ». Cerise sur le gâteau, les 260 000€ de contrat n’ont fait l’objet d’aucun appel d’offres ! Un beau cadeau qui a encouragé plusieurs associations (le syndicat SCUM et l’association  anti-corruption Anticor 34) à signaler auprès du Procureur de la République, en janvier 2019, ces curieux contrats. Le SCUM est même allé jusqu’à déposer une plainte contre Patrick Gilli, président de l’université Paul Valéry, pour « détournement de fonds publics » et « favoritisme ». Depuis, une enquête a été ouverte sur ces malversations, et l’université a répliqué en déposant une grotesque plainte contre l’association étudiante.

Si ces faits illustrent à merveille la fonction première de l’institution universitaire, qui est la reproduction du modèle social, ils prouvent surtout qu’il est nécessaire de sortir des constats et du jeu institutionnel afin d’entrer dans une lutte plus spontanée, plus radicale et plus inventive, dépassant les logiques de représentation et de légitimation de l’institution.

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SCALP / No Pasaran 34
Antifascisme radical et lutte de classes à Montpellier
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11/12/2018 : Sélection sociale et hausse des frais d’inscription à l’université, stop !

A Montpellier la mobilisation initiée par les étudiants étrangers et le syndicat étudiant SCUM contre la hausse des frais d’inscription pour les étudiants étrangers continue à prendre de l’ampleur. Le premier rassemblement devant la préfecture de Montpellier le 22 novembre a été un succès, attirant les foudres du maire macroniste Philippe Saurel. Lors du deuxième rassemblement, le jeudi 29 novembre, il a a carrément envoyé la police municipale intimider les étudiants étrangers qui commençaient à se rassembler. Mais les étudiants ont tenu bon et le rassemblement a pu avoir lieu malgré les pressions et menaces municipales.

Le samedi 01 décembre, plus d’une centaine d’étudiants, soutenus par diverses associations et syndicats (SCUM, SOS Racisme, associations communautaires) ont manifesté dans les rues de Montpellier. Un rendez vous a été donné le mardi 11 décembre à 10h, devant la bibliothèque universitaire de l’université Paul Valéry. En effet, ce jour-là seront votés par la direction de l’université les nouveaux critères et quotas de sélection sociale en Licence et Master (utilisés pour parcoursup et e-candidat). Que ce soit la hausse des frais d’inscription, ou la sélection généralisée par la loi ORE, c’est une même logique de tri social qui est dénoncée par les étudiants mobilisés. La forte volonté d’auto-organisation a débouché sur l’appel à une Assemblée des étudiants étrangers de Montpellier, qui aura lieue jeudi 6 décembre à 17h30, dans l’amphi C003 de l’UFR Économie sur le site universitaire Richter (tramway 1 et 3, arrêt Port Marianne).

Le SCALP – No Pasaran 34 est solidaire des étudiants en lutte pour leur avenir, et appelle, dans un contexte d’explosion sociale généralisée (grèves sectorielles, blocages lycéens, mouvement des « Gilets Jaunes »), à des convergences dans l’action.

Précaires, unissons-nous contre le capitalisme !

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SCALP / No Pasaran 34
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22/11/2018 : Rassemblement contre la hausse des frais d’inscription universitaires pour les étrangers !

Encore une fois, le gouvernement montre son visage profondément inégalitaire et xénophobe en augmentant les frais d’inscription à université pour les étudiants étrangers hors union européenne.

RASSEMBLEMENT JEUDI 22 NOVEMBRE, 17H30, PLACE DE LA PREFECTURE, MONTPELLIER

18/06/2018 : Rassemblement contre la répression anti-syndicale à l’université Paul Valéry – Montpellier 3

Après un mouvement étudiant particulièrement massif et radical, la direction de l’université Paul Valéry – Montpellier 3 se venge. Un militant et porte-parole du Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier (SCUM) se retrouve la cible d’une féroce répression disciplinaire et judiciaire. La direction de l’université tente de faire passer le mouvement étudiant pour une petite agitation d’individus isolés.

Le SCALP – No Pasaran 34 relaie l’appel à solidarité contre la répression de militants étudiants à l’université Paul Valéry – Montpellier 3.

Rassemblement de soutien lundi 18 juin à 11h30, devant le site de Saint Charles (tramway Albert 1er)

Le communiqué du syndicat de l’université : Lire la suite

Climat répressif contre les étudiants mobilisés

Alors que depuis 3 mois, les étudiantes et étudiants de l’université Paul Valéry – Montpellier 3 bloquent la fac contre la mise en place de la sélection en Licence, les pressions de la police et de la présidence de la fac se font de plus en plus fortes. Le SCALP – No Pasaran 34 apporte toute sa solidarité aux étudiants en lutte.


Communiqué de « l’interlutte », 17 avril 2018 :

Nous relayons le communiqué de l’inter-luttes sur l’université Paul Valéry de Montpellier :

Nous étudiant-e-s, personnels administratifs et techniques et enseignant-e-s de l’Université Paul-Valery et leurs soutiens, nous réunissons aujourd’hui cette conférence de presse, pour faire état de l’ambiance délétère qui règne dans notre Université.

En effet, après la répression fasciste subie le 22 mars dans l’enceinte de la faculté de droit, après la répression policière violente lors des dernières manifestations, une intervention policière, à la demande de Monsieur Patrick Gilli, est en cours de préparation – comme cela a été confirmé publiquement par le préfet. Ici, comme dans de nombreuses autres Universités, c’est le choix de la répression du mouvement étudiant qui est fait par les autorités.
Ces répressions ont pour seul but de briser le mouvement national contre la loi ORE, Parcoursup, la réforme du bac et la destruction du service public. Les étudiant-e-s, personnels et précaires s’opposent fermement à la sélection à l’Université par le biais du système de prérequis, à l’augmentation des frais d’inscriptions, à la fin de la compensation et plus globalement à la politique capitaliste et libérale de Macron.

A Montpellier, cela fait déjà plusieurs semaines que se développe une atmosphère de tension. Celle-ci est notamment le fruit de la communication et des rassemblements hasardeux organisés par la présidence, qui tendent à produire une division artificielle entre étudiants et personnels, dont les intérêts sont en réalité profondément liés.
Le 16 avril a été publié un communiqué mensonger dans lequel Patrick Gilli essaie par tous les moyens de justifier une intervention policière qui lui a déjà été refusée plusieurs fois par la préfecture. Il y est fait mention « d’armes par destinations » qui auraient été retrouvées sur le campus bien qu’aucune preuve n’ait apportée. La manifestation de samedi dernier y est également abordée. Il est évident que ces motifs sont complétement fallacieux étant donné que le Président lui-même signale qu’il a présenté sa demande d’intervention dès le milieu de la semaine dernière.
Alors qu’une délégation du comité de mobilisation a rencontré jeudi dernier des mandatés de la présidence pour organiser notamment la coordination nationale des luttes du week-end du 14 et 15 avril, le président agit comme si cette réunion n’avait jamais eu lieu, alors même que cet entretien a été enregistré avec l’accord des participants.

Ce dernier a d’ailleurs fait intervenir dès ce weekend, des agents de sécurité ne portant pas d’insignes, accompagnés de chiens, refusant de s’identifier et qui ont provoqué à plusieurs reprises des incidents avec des étudiant-e-s et des membres du personnel. Ils ont notamment menacé physiquement un membre du CHSCT qui voulait prendre en photo les preuves de la dégradation des conditions de sécurité de l’université.

De même, le président a profité de leur présence, pour tenter d’exclure les étudiants du campus, ce lundi 15 avril, en filtrant les entrées. Après avoir appelé les personnels pour leur demander de se rendre sur leur lieu de travail, il leur a finalement demandé de quitter les lieux deux heures plus tard.
Désormais, nous savons que la fermeture administrative de l’université, qui annoncerait l’intervention policière, est imminente.

Nous rappelons une nouvelle fois, que nous sommes un mouvement pacifiste, malgré toute la désinformation véhiculée par le président et le ministère.

Nous condamnons fermement les actions de la présidence, que nous jugeons, avec le gouvernement, responsable du climat actuel.
L’université est avant tout un lieu d’ouverture, de savoir et de débat, il est inadmissible d’y faire intervenir la police et nous condamnons fermement toutes les interventions policières des dernières semaines.

Nous appelons tous et toutes à ne pas céder à la violence et à ne pas répondre aux cloches de la division et de la désinformation.

Demain aura lieu un meeting et un concert dans l’amphi A de l’université, réunissant cheminot-e-s, étudiant-e-s, lycéen-ne-s, avocat-e-s, grévistes des CHU et bien d’autres sous le signe de la convergence des luttes. Cette même convergence qui fait tellement peur à la présidence et au gouvernement.

Vous êtes tous et toutes les bienvenu-e-s, pour une soirée joyeuse, festive et humaine, ou nous pourrons ensemble discuter du mouvement en cours, de son futur, autour d’un verre et d’un orchestre.

Signataires :

Comité de mobilisation Paul Valéry, Comité de mobilisation Sciences (Campus Triolet contre la sélection), Comité de mobilisation Droits et Sciences politiques (Rendez-nous nos droits – Montpellier Droit Science Po en lutte) , Solidaires Etudiant-e-s MontpellierSyndicat de Combat Universitaire de Montpellier – SCUMCGT Université Montpellier 3SUD Éducation Hérault,  SNTRS-CGT, SUD Recherche, Solidaires 34, Réseau Universités Sans Frontière 34CGA Montpellier , Union des Etudiants Communistes de MontpellierComité jeunes NPA34 – MontpellierJeunes insoumis.es Montpellier

Milice fasciste milice du capital !

Jeudi 22 mars les étudiant-es sont mobilisées  contre l’infâme loi Vidal qui accroît la sélection élitiste au sein des facultés privant toujours plus les lycéen-es issu des milieux populaires d’accès aux études supérieure ;et ils ne sont pas seule a se mobiliser, des lycéen-es nombreux bloquent leur établissement : monnet joffe agropolis clémenceau et rejoignent en masse le cortège qui doit faire jonction avec la fonction publique et les cheminots menacer par les réformes libérales du gouvernement autoritaire de macron.
La manif est vraiment sympa on est très nombreux pour Montpellier plus de 7000 ! une réussite !
Suite a la manifestation on décide de se rendre a l’ag interpro qui doit avoir lieux a la faculté de droit ,celle ci décide une occupation symbolique de nuit de la faculté.
L’occupation se déroule dans une ambiance sympathique malgré la présence hargneuse de membre de la corpo de droit et de militants de l’uni qui multiplient les provocations le doyen également qui décide par exemple de fermer ..les toilettes de la fac pour dissuader les occupant-es.
Vers une heure du matin un groupe de nervis dont des membres d’extrême droite ( on sait qui vous êtes les gars..) dont certains enseigne au sein de la faculté pénètrent dans l’établissement et tabassent toutes les personnes présentes..il est  évidant que le doyen a jouer un rôle plus que trouble dans cette événement lui seul pouvait faire pénétrer ce groupe lui seul pouvait permettre aux vigiles de refermer les grilles ( au passage sur le pied d’une des victimes ) de la faculté pour protéger ces agresseurs puis leur permette de partir sous protection de la police. Cette violente agression fasciste est donc mener avec l’accord et sur ordre des autorités de la fac de droit ( mais de quel droit par le t’ont dans cette établissement du droit qui ne s’applique qu’aux pauvres?) elle démontre une fois de plus que les fascistes sont le bras armée du capital et de sa classe dirigeante : la bourgeoisie.
Les rejetons de la bourgeoisie réactionnaire de Montpellier ont monter leur vrai visages derrière leur costards et nœuds papillons bien propre et  pour certains leur professions d’enseignants se cachent le visage de personnes capable de la plus grande des violences contre tous ce qui relèvent la tête et menace leur domination. 
Il est absolument nécessaire  et vital et de participer a toute les mobilisations contre la loi Vidal et la vermine fasciste au sein des facs et dans la rue et de ne pas céder au terrorisme de l’extrême droite ou de l’état !
Ils ne nous feront pas peur ! Pétel fasciste police complice!no pasaran ! Ni fascisme ni libéralisme !

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SCALP / No Pasaran 34
Antifascisme radical et lutte de classes à Montpellier
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Sur la mobilisation étudiante, on vous invite à lire le site du syndicat étudiant (le SCUM) ainsi que le site du comité de mobilisation.

Face à la direction de la fac, la lutte se radicalise

Article du site Le Pressoir.

La dernière assemblée du 15 mars se donne une tonalité de lutte. La précédente AG avait alors sombré dans le défouloir des briseurs de grève. L’assemblée doit être présentée non pas comme un simple espace démocratique, mais comme un outil de lutte. L’assemblée doit favoriser la prise de décision et fixer les grandes lignes d’un mouvement. Elle doit permettre l’auto-organisation de la révolte.

Assemblée de lutte

Les prises de parole expriment davantage un discours politique. Un témoignage de Toulouse dénonce les syndicats qui s’opposent à la grève et tentent de canaliser la lutte. A Toulouse, le mouvement propose un blocage économique. La proposition positive suscite l’enthousiasme. Un étudiant critique la direction de l’Université. Il demande la démission du président et propose de mettre une pression constante sur la direction de la fac.

Cravate violette sur chemise noire, un étudiant se présente comme un membre du SEUM et un sympathisant du Modem. Il prend le contre-pied du discours citoyenniste de défense de l’Université. Il propose l’abolition de l’Etat et des services publics. Il appelle à perturber les cours alternatifs mis en place par le comité de mobilisation. Il propose la grève et le blocage de la fac jusqu’à la démission du président Patrick Gilli. Il propose également de brûler la fac, sans doute l’institution plus que les bâtiments.

Un autre étudiant propose une interdiction de campus pour le président. Celui qui se prend pour un monarque aime bien interdire de campus tous ceux qu’il considère comme les meneurs de la révolte. Cette fois-ci, c’est lui qui pourrait être interdit de campus. Malheureusement, ces diverses propositions ne passent pas. Mais elles fixent un niveau d’exigence qui permet de reconduire la grève et le blocage jusqu’au 26 mars. De quoi bien organiser le mouvement et la journée inter-professionnelle du 22 mars.

Comité de mobilisation

Le comité de mobilisation qui se réunit le 16 mars prend une nouvelle tournure. Le bâtiment administratif, dans lequel siège la direction, est bloqué. Mais le président convoque les syndicats pour tenter de briser la grève. Sa manœuvre grossière échoue. Ses mails agressifs et ses multiples tentatives d’achever le mouvement permet aux étudiants et étudiantes de comprendre la véritable nature du président. Non, ce n’est pas juste un prof de gauche qui tente tant bien que mal de gérer une situation critique. C’est un bureaucrate qui veut faire régner l’ordre dans une fac élitiste fermée aux milieux populaires. Beaucoup se sentent trahis par l’attitude du président.

Le comité de mobilisation regroupe souvent une centaine de personnes qui veulent participer activement à la lutte. Certes, seuls quelques militants, la plupart des hommes, s’expriment à chaque fois. Mais ces réunions sont toujours importantes car les étudiantes et étudiants moins politisés s’expriment de manière gestuelle pour approuver un propos. Surtout, les commissions en petits groupes permettent davantage de prendre la parole pour exprimer un point de vue.

Rencontre avec Patrick et la direction

« On demande Patrick. Il est parti ? C’est à Patrick ». Voilà comment le président de la fac est annoncé. Ce qui lui enlève toute forme d’autorité ou de statut particulier. Le comité de mobilisation, comme l’assemblée, se présente comme un cadre anti-hiérarchique. Pour intervenir, il faut s’inscrire sur un tour de parole. La présidence de la fac ne comprend pas cette démarche. Des dirigeants de la fac demandent à recevoir une délégation dans leur bureau. Le comité refuse ce principe de la délégation qui consiste à confier la parole et le pouvoir à quelques syndicalistes responsables qui se font enfumer dans des bureaux administratifs. Il n’y aura plus de négociation de couloir. La délégation de l’assemblée, c’est un comité de mobilisation ouvert à tous.

Les étudiants et étudiantes n’expriment aucune agressivité ou même conflictualité. Le refus de s’adresser au pouvoir n’est pas leur motivation. Mais ils et elles restent attachés au cadre de l’auto-organisation et au refus de la délégation de pouvoir. Les membres de la direction peuvent librement s’exprimer dans le cadre du comité. Mais ils doivent s’inscrire sur un tour de parole. Ils sont ensuite appelés par leur prénom, comme le veut l’usage. Cet attachement à des principes anti-hiérarchiques est perçu par le président comme une humiliation. Il est dépossédé de son statut et de son autorité. Son discours révèle alors toute sa vacuité. Une étudiante parle fort pour s’adresser à des bureaucrates qui tournent les talons. Ils refusent de participer au comité de mobilisation et d’écouter les personnes qui s’expriment et répondent à leurs maigres arguments. La direction montre son vrai visage plein de morgue et de mépris. Mais aussi d’impuissance et de ridicule.

Paul-Va ingouvernable

Des étudiantes et étudiants s’adressent déjà au comité de mobilisation pour organiser des événements. La présidence veut une fac morte et annule tous les initiatives étudiantes. Mais le comité prend le relais. C’est maintenant le mouvement de lutte qui permet l’organisation des événements étudiants, et non plus une direction institutionnelle qui semble prendre l’eau. Le pouvoir passe aux mains du mouvement.

Après ce comité amusant, un « printemps des chaises » est lancé. Il s’agit de vider les bâtiments du matériel qui permet de fortifier les barricades. Le mouvement doit se rendre maître du campus. Les bâtiments doivent être entièrement bloqués. Mais c’est le bâtiment de la direction qui fait les frais de la plus grande inventivité. C’est une véritable pyramide qui se dresse pour empêcher la direction de se réfugier dans son palais. 
Ce n’est pas le mouvement qui a d’emblé exprimé une conflictualité frontale avec la direction. Bien au contraire. Le blocage a même semblé soutenu et cogéré avec la présidence. Mais les mails agressifs du président et la découverte d’une clique méprisante prête à briser l’avenir de la jeunesse pour se maintenir au pouvoir ont été bien plus efficaces que tous les discours de mise en garde.

Pression continue

Le 20 mars c’est le site de Saint-Charles qui est bloqué pour « mettre une pression continue sur la direction de la fac », selon l’expression décidée à l’AG. Le bâtiment abrite notamment les doctorants. Le coup est réussit. Patrick Gilli vient en personne avec toute une escorte. La DGS de la fac, responsable de la discipline et de la sécurité, mais aussi des policiers des Renseignements généraux sont de la partie. Les étudiants et étudiantes se prennent la main et avancent en sautillant. Ils font une farandole en direction du président. Cette esthétique bon enfant suffit pourtant à l’énerver et à le faire fuir. Comme Patrick Gilli le dit lui-même dans le torchon local : « le mouvement s’est radicalisé »

Même si cette lutte comporte quelques limites, notamment avec quelques étudiants qui monopolisent la parole. Ce sont souvent des militants gauchistes attachés à un discours réformiste de défense de l’Etat plutôt que de parler des effets concrets de la sélection sociale. Le cadre de l’auto-organisation devrait au contraire permettre à n’importe qui de s’approprier la lutte. Le mouvement doit maintenant s’élargir, organiser des actions pour bloquer au-delà de la fac et participer à une véritable lutte inter-professionnelle
Le mouvement s’est rapidement radicalisé. La lutte permet de réfléchir collectivement et individuellement. Le mouvement permet de se forger une réflexion critique et de prendre conscience dans notre force collective. Il ne doit plus y avoir de retour à la normale.

Patriarcat, sélection sociale et pouvoir professoral à l’université

A l’université Paul Valéry – Montpellier 3, la mise en lumière de l’impunité des professeurs dans les cas de harcèlements sexuels attire les foudres de la présidence de cette fac. Le syndicat étudiant (le SCUM) appuie clairement là ou ça fait mal, en remettant en cause, par cette affaire, la position sociale de pouvoir occupée par les enseignants-chercheurs au sein de l’université. Comment ne pas y voir un lien avec la sélection sociale que ces mêmes enseignants chercheurs promeuvent au sein de l ‘université (sélection en Master l’an dernier, et désormais sélection en Licence avec le « Plan étudiants ») ?

L’université n’est que le dernier étage de l’éducation nationale, vaste outil de sélection sociale, mais aussi de reproduction sociale des formes de dominations (État, patriarcat).

Pour aller plus loin, le communiqué du Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier sur cette question : https://combatuniversitaire.wordpress.com/2017/12/12/quotas-de-selection-et-harcelement-sexuel-guerre-ouverte-a-luniversite-paul-valery/

11/10/2017 : Appel à occuper la présidence de l’université Paul Valéry

Depuis plus d’un mois, les étudiants se mobilisent contre la précarité et pour l’inscription des « sans fac », laissés sur le carreau par la politique de sélection pratiquée par les directions d’universités. Essayant de surmonter les difficultés connues l’an dernier, le mouvement s’axe davantage sur un rapport de forces direct. Après une action de blocage réussie le deuxième jour de la rentrée, puis une assemblée générale le 21 septembre, c’est une sympathique occupation du conseil d’administration de l’université Paul Valéry qui a surpris la direction de la fac le 26 septembre. Désormais, à l’appel du Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier (SCUM), c’est un appel à occuper l’intégralité du bâtiment administratif de la fac qui est lancé, pour ce mercredi 11 octobre à partir de 9h.

Bloquons, luttons, occupons !